La retraite par points
Le Président Macron et le Gouvernement Philippe veulent mettre en place dès 2019 les bases d’un régime de retraite universel qu’ils annoncent d’ores et déjà comme un système généralisé de retraite par points. Dans le précédent numéro de Comprendre & Agir (#05 – page 28) nous avons détaillé les vœux de l’exécutif pour cette réforme, et l’histoire dans laquelle elle s’inscrit. Nous avons vu que la création d’un régime universel était le souhait du Ministre Ambroise Croizat en 1945-1946 lors de la création de la Sécurité sociale. Mais à cette époque, les force politiques réactionnaires, les professions indépendantes, les agriculteurs, et quelques autres s’y sont opposés farouchement jusqu’à créer leurs propres régimes en 1948 (non-salariés) et en 1952 (exploitants agricoles). Pourquoi accepteraient-ils aujourd’hui ce qu’ils ont catégoriquement refusé hier ? Quelles sont les motivations exactes du Président dans le lancement d’un tel régime universel? Pourquoi le MEDEF, alors qu’il a toujours prôné un système de retraite par capitalisation, accueille favorablement le souhait présidentiel d’installer un régime unique à points qui, pour autant, demeure un système de retraite par répartition ? Nous allons voir que derrière les vœux d’équité et d’universalité se prépare une régression sociale majeure pour la majorité des salariés du public comme du privé. Nous verrons aussi comment un tel système, s’il se met en place, fragilisera encore davantage certaines catégories de la population, notamment les femmes…