Rien justement, et c’est bien cela le problème.
Aucune amélioration suffisante, concrète et durable pour remédier aux conditions de travail dégradées qui s’imposent aux travailleurs médico-sociaux (TMS) d’années en années. Au manque de moyen, à la perte d’éthique et de sens donné à leur travail qui en découle, s’ajoutent une hausse constante de la population (+1300 habitants par mois) et de la précarité avec pour corolaire une perte d’attractivité du social.
Depuis plusieurs années, et notamment depuis la réorganisation de la DGA-SD en 2018, l’administration n’a de cesse de répondre aux vaines demandes de remplacements, créations de postes ou renforts que l’insuffisance de candidat(e)s ne permet pas de recruter autant qu’elle le souhaiterait. Fin du débat. Quelques encouragements et remerciements, saupoudrés d’analyse de la pratique professionnelle et c’est reparti pour un tour.
Puis la crise sanitaire est passée par là, éprouvant encore davantage certain(e)s agent(e)s de la SD dans leur quotidien professionnel et la considération qui leur étaient portée. Pour d’autres, cela été propice à s’extraire, prendre la mesure de ce à quoi ils s’étaient, malgré eux, accoutumés. Mais dans tous les cas, beaucoup n’étaient pas enclins à retrouver des conditions de travail encore et toujours plus dégradées.
Enfin le RIFSEEP et les 1607H ont permis d’aborder des problématiques de fond telles que les heures supplémentaires, les métiers en tension, les rémunérations insuffisantes des TMS, la pénibilité. Si le chemin parcouru avec l’administration reste insuffisant, il n’a pas été nul. Mais la hausse des salaires en novembre prochain et la (très petite) hausse du point d’indice en parallèle, ne solutionneront pas tout, même avec un Ségur… Tout d’abord parce que le salaire et les conditions de travail de certaines collectivités voisines demeureront plus favorables. Aussi parce que le salaire n’a pas vocation à justifier que les agents de la SD compensent les postes vacants, que cela soit dans leur équipe ou dans des équipes voisines, qu’ils exercent leurs missions en désaccord avec leur déontologie ou qu’ils travaillent dans des locaux vétustes ou inadaptés. D’autant plus que les professionnel(le)s sont découragé(e)s, fatigué(e)s, abîmé(e)s et donc pour beaucoup indisposé(e)s à contribuer au travail de fond qui s’engagera à la rentrée à défaut d’avoir débuté il y a un an comme prévu.
Face au problème structurel et systémique qui submerge le PASEF, les équipes médico-sociales arrivent en bout de chaîne avec les usagers et la continuité du service public. C’est ainsi que les courriers continuent d’être rédigés par les STS de tout le territoire héraultais avec des revendications communes et justifiées. Si cette démarche fédère, exulte et donne à voir de la réalité des agent(e)s, elle ne résout malheureusement rien. Et au-delà de cet état de fait collectif, parce qu’il y a toujours plus profond que le fond, une nouvelle expérience de « Plateforme mutualisée » a été proposée sur la MDS du biterrois à la veille de cet été 2022…
Lire la suite de la lettre ouverte de l’Intersyndicale FSU-SUD-CFDT ici