Une gestion numérique révélatrice d’une méconnaissance des métiers et des pratiques

Cet article a été écrit bien avant l’annonce d’une nouvelle séquence de confinement. Il est d’autant plus d’actualité qu’au regard d’une gestion stratégique des dotations numériques qui questionne, la volonté politique du maintien d’un service public non « dégradé » associé à l’absence d’outil adaptés sur des services entiers entraine davantage de présentiel des agents et donc plus de risques pour eux, leurs familles et les usagers de nos services…

« Depuis plusieurs années déjà, certains agents du département sont équipés d’ordinateur portable, et/ou de téléphones mobiles. Si l’on compte une majorité de cadres, ces attributions ont été définies par les missions des uns et l’utilité que ces outils pouvaient donc représenter : animations de réunion, présentations de projet(s), astreinte, missions itinérantes ou nomades …

Au printemps dernier, de nombreux agents ont vécu un confinement et découvert le télétravail, ou du moins le travail à distance, notamment à la DGASD. Ils ont continué à travailler tant bien que mal, majoritairement avec leurs matériels personnels (lorsqu’ils en possédaient) qui se sont transformés en outils de travail. C’est ainsi que l’administration a « découvert » la situation de ces professionnels qui, faute d’équipement et avec un logiciel métier totalement inadapté, se sont retrouvés bien dépourvus pour assurer la continuité de leurs missions. Seul le système D a fonctionné et à certains endroits fonctionne encore. Le problème c’est que pour nombre d’entre eux ce qui ne devait être temporaire dure, et cela n’a rien à voir avec le Covid…

LE RÉVÉLATEUR « COVID »

Après un confinement au cours duquel beaucoup de collègues ont été placés en situation de vrai-faux « télétravail » et malgré l’absence d’équipement, une première vague d’agents a reçu en juin / juillet 2020 un ordinateur portable. Dotés de plusieurs centaines d’outils, les attributions se sont effectuées soit territorialement, soit selon l’appréhension de ce que l’administration semble connaître et méconnaitre du travail de chacun.

Certains territoires ont été pourvus tout corps de métier confondu et l’ont été indépendamment des besoins réels, plaçant les agents face à une responsabilité singulière puisque règle est donnée de prendre chaque jour son ordinateur chez soi, que l’on soit en travail posté ou non. Parallèlement, ceux des territoires qui l’ont été par métier ont vu les travailleurs sociaux totalement oubliés au profit des cadres et des fonctions supports (administratifs). Les services PMI ayant préalablement été dotés pour permettre la saisie directe des données lors des bilans école, cette dotation est ainsi venue alourdir leurs tâches administratives au lieu de les doter de postes de secrétariat… »