NON AUX MEGA-BASSINES !

L’EAU DOIT RESTER NOTRE BIEN COMMUN

Il est difficile d’y voir clair sur le sujet des méga-bassines tant il a été instrumentalisé l’an passé à Sainte-Soline par le Gouvernement et ces derniers jours à La Rochelle. Polariser l’attention sur les affrontements c’est essayer de détourner l’opinion publique des véritables enjeux. Vous l’aurez compris, pour le Ministère de l’Intérieur, manifester contre les méga-bassines s’apparente à de l’éco-terrorisme ! (SIC). Ecartons d’emblée la stratégie de communication du Gouvernement pour nous intéresser strictement aux enjeux environnementaux liés aux méga-bassines et à la nécessaire lutte contre leur construction.

POURQUOI DES MÉGA-BASSINES ?

Le procédé des méga-bassines a été choisi par les autorités pour faire face aux sècheresses et donc, au manque d’eau qui s’intensifie chaque été. Contrairement aux retenues collinaires (qui récoltent le produit des précipitations ou les surplus des cours d’eau), la méga-bassine, appelée par ses promoteurs « retenue de substitution », est un immense trou couvert d’une bâche et dans lequel va se déverser l’eau pompée d’une nappe phréatique l’hiver, pour être utilisée en été afin d’irriguer les cultures de l’industrie agro-alimentaire. Une méga-bassine, comme celle de Sainte-Soline, peut contenir plus de 600 000 mètres cube d’eau, soit la consommation d’eau annuelle de plus de 15 000 personnes, et s’étend sur plus de dix hectares. Par ailleurs, ces immenses lacs artificiels reposant sur des bâches plastiques sont financés à plus de 70 % de fonds publics, par les agences de l’eau.

UN NON-SENS ÉCOLOGIQUE

D’abord, la construction de ces méga-bassines, tout comme le pompage de l’eau, occasionnent de fortes émissions de CO2 . Par ailleurs, la stagnation de l’eau à l’air libre dans la méga-bassine amène la prolifération d’algues et de bactéries et permet son évaporation. En France, plus de 60 % de l’eau exposée à l’air s’évapore… Enfin, lorsque comme cet hiver 2022-2023, la pluie et la neige sont absentes, les nappes phréatiques ne parviennent pas à se reconstituer. Les dommages sur l’écosystème aquatique sont nombreux, à commencer par la baisse du niveau des rivières. Si les végétaux comme les poissons ont besoin d’eau toute l’année, même les coquillages du littoral ont besoin d’eau douce et des sédiments qu’elle transporte. Ceci est possible lorsque les nappes phréatiques se remplissent l’hiver quand la faible densité de végétation laisse mieux passer l’eau de pluie. Ajoutons à cela que les méga-bassines servent notamment la culture du maïs qui reçoit des pesticides et est principalement destinée à nourrir les animaux de l’élevage industriel (émetteurs de méthane, viandes à l’exportation…). Le cas de Sainte-Soline est d’autant plus inacceptable et caricatural que le manque d’eau résulte de l’assèchement des zones humides, consécutif à la conversion des zones de prairies et d’élevage en culture du maïs, grande consommatrice d’eau…

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