Lors des dernières élections professionnelles, l’une des revendications de la FSU portait sur la mise en place du congé menstruel au sein de la collectivité. A ce jour, dans le cadre du dialogue social cette question au conseil départemental de l’Hérault n’est pas programmée malgré certaines actions menées dans le cadre de la Qualité de Vie au Travail.
Embolisée par les dossiers « 1607 heures », « RIFSEEP 1 et 2 », « Négociations PSC »…, notre section syndicale n’est pas parvenue à investir pleinement ce dossier. Toutefois, elle est restée attentive aux différents débats nationaux sur la mise en place du congé menstruel mais aussi sur les expérimentations qui ont pu voir le jour dans certaines collectivités sans attendre l’évolution du cadre législatif. Le projet de loi rejeté successivement par le Sénat puis par l’Assemblée nationale le 15 février 2024 laissent à penser que le congé menstruel généralisé en France n’est pas pour tout de suite et encore moins au Conseil Départemental de l’Hérault. En effet, nous avons adressé en mai dernier un courrier à la Vice-Présidente aux ressources humaines et aux moyens afin de proposer la mise en place d’un groupe de travail visant à réfléchir aux modalités de ce congé menstruel, d’aborder les questions de durée, de justificatif, d’anticipation de l’impact sur l’organisation des services. Ce courrier est resté sans réponse de sa part.
Pourtant en France, 1,5 à 2,5 millions de femmes sont touchées par l’endométriose, une maladie chronique extrêmement douloureuse et invalidante. D’autres femmes peuvent être également confrontées à des cycles menstruels occasionnant un inconfort par des règles au flux abondant, des douleurs importantes, de la fatigue, du mal être souvent sous-estimé par les proches et par les employeurs.
Au sein de notre collectivité les agentes ne sont pas épargnées par les problèmes de dysménorrhées voire d’endométriose. Selon le rapport de situation comparée femmes-hommes au 31/12/2022, 1680 agentes pourraient potentiellement se retrouver dans cette situation invalidante. Cela représente 67% des agentes et 40% des effectifs du Conseil départemental de l’Hérault.
Pour la FSU, notre collectivité ne peut écarter la réflexion quant aux modalités d’autorisation d’absence, d’aménagement de poste de travail, de temps de travail (facilités d’horaires), de télétravail. ll y a urgence à travailler ce sujet spécifique afin de contribuer à l’amélioration de la Qualité de Vie au Travail (QVT) et de la santé de tous.tes les agent.es. Nous vous invitons à contribuer à cette réflexion, voir vous autoriser à partager votre expérience. Il y a aussi nécessité de repenser l’organisation des espaces professionnels et publics pour que les femmes puissent mieux vivre cette période de leur vie (salle de repos avec mobiliers adaptés, sanitaires accessibles incluant un lave-mains à l’intérieur de la cabine, mise à disposition gratuite de protections périodiques …).
Il conviendra enfin de sensibiliser les encadrant.es et les agent.es aux problèmes de santé invisibilisés des femmes tels que la dysménorrhée et l’endométriose afin de lever les représentations négatives. Nous sommes conscients que la question du congé menstruel ne fait pas l’unanimité au sein de la société et de fait cela pourrait être le cas pour certains agents et agentes de notre collectivité. Face à la crainte du risque de stigmatisation et de discrimination, devrions nous renoncer à un progrès social ?