La FSU du Ministère de l’Environnement, le SNE-FSU, n’a pas souhaité s’exprimer immédiatement sur la catastrophe industrielle de Lubrizol à Rouen survenue fin septembre. Elle ne souhaitait pas «en rajouter sur la confusion qui a régné jusque-là aux différents niveaux de l’Etat, tant en terme de communication officielle que de gestion de la crise. Avec pour conséquence une décrédibilisation de la parole de l’Etat en matière d’environnement ». Si le risque zéro n’existe pas il apparent cependant à l’Etat de tout mettre en œuvre pour prévenir et amenuiser ce risque. Or, le syndicat SNE-FSU constate que cet accident tragique, qui n’est malheureusement pas un accident isolé cette année, interroge sur la réorientation de l’inspection des installations classées, pour remettre la protection de l’environnement et des populations avant la prise en compte des enjeux industriels. Il dénonce aussi des moyens en baisse constante. En effet depuis 2017, chiffres à l’appui, les effectifs des services consacrés au programme risque ne cessent de diminuer. Pire, la courbe de réduction marque une inflexion entre 2019 et 2020, signe d’accentuation de la baisse. Pourtant Elisabeth Borne, Ministre de la transition écologique et solidaire, indique au journal « Le Monde » du 4 octobre 2019 qu’il n’y aura pas de baisse des effectifs des inspecteurs des installations classées l’an prochain. Le syndicat SNE-FSU émet de sérieux doutes sur le plan triennal 2020 – 2022. En effet, si l’acon de prévention des risques technologiques et des polluons est préservée, quelles autres missions seront sacrifiées pour compenser et répondre au schéma d’emplois du Projet de Loi de Finance 2020 ? La prévention des risques naturels et hydrauliques ? La prévention des risques liés aux anciens sites miniers ? Jusqu’aux prochaines inondations meurtrières ?
Le souvenir des dernières inondations de l’Aude et de leurs conséquences mortelles et celui de l’impact de l’ancien site minier de Salsignes se sont-ils déjà à ce point estompés ? Et qu’en est-il des lieux de stockage du matériel des plans Polmar Terre alors qu’ils ont été mobilisés pour protéger la Seine de la pollution ? Lorsque l’on sait que le premier objectif indiqué par la Ministre de la transition écologique et solidaire lors du comité technique ministériel budgétaire du 27 septembre dernier était de « contribuer à l’effort de réduction du déficit public » et que, depuis au moins cinq ans, ce ministère est le premier ministère contributeur en suppression d’emplois publics, nous avons toutes les raisons de nous inquiéter des résultats d’une telle politique. La FSU met en garde contre cette dynamique régressive qui crée un réel risque de se priver de l’expertise nécessaire à la bonne appréhension des enjeux, à l’élaboration de programmes d’acons garants de l’intérêt général, à une aide indépendante des pressions, à la gestion rigoureuse des procédures d’autorisation et au suivi des autorisations données.