Le secteur du travail social et médico-social, privé comme public, vit une crise majeure partout en France. Il se mobilise partout sur le territoire ce mardi 23 mai. Les difficultés de recrutement persistent malgré la création du Ségur (voir plus bas). Au manque de personnels et souvent de moyens, s’ajoute notamment la perte de sens dans l’exercice de nos métiers. Les conditions de travail mettent en péril l’exercice des missions et l’accompagnement des publics. Au département de l’Hérault, si les difficultés sont nombreuses et dénoncées depuis plusieurs années par la FSU, nous avons choisi de mettre en avant, dans le cadre de cette journée, notre lutte contre le placement d’enfants confiés en Hôtel .
Non aux placements de mineurs à l’Hôtel !
Le précédent MNA
Nous avions dénoncé le problème des prises en charge des Mineurs Isolés Etrangers (MIE) puis des Mineurs Non Accompagnés (MNA) et l’absence de moyens conséquent alloués par l’exécutif départemental. Nous continuons de dénoncer l’utilisation de l’âge osseux et la caution apportée par les collectivités départementales à une pratique illégales et irrespectueuse de l’intérêt supérieur de l’enfant tel que mentionné dans la Convention internationale des droits de l’enfant. Nous continuons de dénoncer qu’une sous-catégorie d’enfant en situation de danger ou de risque est été créée concernant ces mineurs dont l’accueil hôtelier a été systématisé.
Faire face à la pénurie des lieux d’accueil
Face à la pénurie des lieux d’accueil, les travailleurs sociaux intervenant dans le cadre des missions ASE sont très souvent confrontés à des demandes d’accompagnement à l’hôtel de mineurs confiés. Cette pratique, qui pouvait relever de l’exceptionnel il y a quelques années, se présente aujourd’hui de plus en plus comme une alternative pour pallier le manque de places dans les structures d’accueil collectif ou en accueil familial. Et ce alors même que la loi en prévoit l’interdiction à l’horizon 2024 (loi Taquet du 7 février 2022 : « Interdiction (2024) de tout placement à l’hôtel des mineurs et jeunes majeurs confiés à l’Aide sociale à l’Enfance. Jusqu’à l’entrée en vigueur de cette interdiction, aucun enfant ne pourra être hébergé plus de 2 mois à l’hôtel et devra l’être dans des conditions de sécurité renforcées » )
Aujourd’hui, les acteurs de terrain sont quotidiennement confrontés à ces « solutions d’accueil » qui ne sont pas sans conséquences pour le mineur. Les professionnels concernés qui continuent d’effectuer ces accompagnements endossent la responsabilité de « vérifier » si les conditions de sécurité sont renforcées lors de l’accompagnement ! D’autres se positionnent en refusant d’accompagner quelque mineur que ce soit à l’hôtel avec le risque d’une absence de lieu d’accueil à l’image d’un nombre déjà conséquent de mesures de placements non exercées, et le risque, certes secondaire mais bien présent, de mettre agent.es et responsables hiérarchiques en tension.
Il y a urgence !
Ainsi, outre la question du sens, celle de la sécurité est souvent pointée. Dans ce contexte, il semble urgent que l’exécutif départemental, à qui incombent cette mission de protection de l’enfance, se positionnent clairement et fermement afin de mettre un terme à cette situation. Nous sommes conscients de la pénurie de place qui amène ces placements par défaut, cependant :
Nous demandons l’ouverture immédiate de discussions avec l’exécutif départemental pour que les moyens soient donnés à une politique de protection de l’enfance respectueuse de tous les enfants en danger, quelle que soit leur origine.
Dans l’attente, nous exigeons la création en urgence d’une équipe de soutien disponible 24/24h et 7/7 jours de ces mineurs jusqu’à l’éradication de ce type de placement...